Naissance d'un concept


123rf/ Scott Betts

 

Burn out est un mot anglais (du verbe burn out) qui signifie saturation, épuisement. Il peut désigner un burn, l'action de faire tourner la ou les roues d'un véhicule à l'arrêt en brûlant la gomme des pneus. Dans l’industrie aéronautique, il décrit la situation d’une fusée dont l’épuisement de carburant a pour résultante la surchauffe et le risque de faire exploser l'engin.

C’est en juin 1959 que le psychiatre français, Claude Veil introduit le concept d’épuisement professionnel dans l’histoire médicale. Dans un article intitulé « Les états d’épuisement », Claude Veil écrivait : « l’état d’épuisement est le fruit de la rencontre d’un individu et d’une situation. L’un et l’autre sont complexes, et l’on doit se garder des simplifications abusives.  Ce n’est pas simplement la faute à telle ou telle condition de milieu, pas plus que ce n’est la faute  du  sujet ».  Pour  Claude  Veil,  l’apparition  de  l’épuisement  survient  quand  il  y   a  « franchissement d’un seuil ».

 

Dans le champ de la santé mentale au travail, c’est en 1969 que Loretta Bradley, professeur et coordonnatrice des conseillers d’éducation de l’Université Technique du Texas, désigne pour la première fois le stress professionnel par le terme de burn out.  

 

Cependant, la paternité du terme de burn out professionnel revient souvent à Herbert Freudenberger, psychanalyste allemand établi à New-York. Il a introduit ce terme en 1971 pour décrire la perte d’enthousiasme de bénévoles consacrant leur temps à aider des usagers de drogues dures. Ces jeunes bénévoles travaillaient dans des « free clinics » pour toxicomanes et finissaient par se décourager après environ une année d’activité, manifestant des troubles émotionnels et des symptômes physiques d’épuisement. En 1974dans un article intitulé « Staff  burnout »,  Herbert  Freudenberger  désigne  par  le  terme  de  Burn-Out  Syndrome   (« B.O.S. ») cet état d’épuisement émotionnel : 

« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ».

Il propose une première définition du burn out : « L’épuisement professionnel est un état causé par l’utilisation excessive de son énergie et de ses ressources, qui provoque un sentiment d’avoir échoué, d’être épuisé ou encore d’être exténué. »

Pour Freudenberger, les facteurs individuels auraient une place considérable dans le développement du burnout puisque selon lui, ce sont les individus engagés et dévoués à une cause qui sont frappés par le burn out. Le burn out serait  « la maladie du battant ».

 

C’est probablement la psychologue américaine Christina Maslach qui, au début des années 1980a le mieux étudié et analysé l’épuisement survenant en milieu professionnel. Dans son ouvrage Burned out. Human Behavior, 1976, elle décrit l'épuisement professionnel des relations d'aide comme : « Une incapacité d’adaptation de l’intervenant à un niveau de stress émotionnel continu causé par l’environnement de travail. » 

Initialement, les études sur le burn out se sont limitées aux professionnels de la relation d'aide, des catégories professionnelles particulièrement touchées : soignants (médecins, professions paramédicales, personel médico-social, assistantes sociales, personnel travaillant dans le champ social, les éducateurs, le personnel pénitentiaire, ...). Progressivement, il va être admis cependant que le burn out est suceptible de frapper l'ensemble du champ professionnel. 

Christina Maslach a développé une échelle de mesure, le MBI (Maslach Burn out Inventory) qui est actuellement une échelle de référence utilisée dans le monde entier. Il existe plusieurs versions. La première date de 1981 : le MBI original MBI-HSS :  Human Services Survey. C’est le MBI réservé aux professionnels de la Relation d’Aide.  Il existe deux autres versions qui sont des adaptations du MBI original, adaptations dans lesquelles le terme « patients », a été remplacé par « clients » ou « élèves ». On distingue : 

  • le MBI-GS : General Survey (1986). C’est le MBI qui s’adresse à l’ensemble des individus au travail.
  • le MBI-ES: Educators Survey (1986) spécifique aux professionnels de l’Enseignement.

Pour Maslach,  les facteurs de stress professionnels participent au développement du burn out. 


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